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Géopolitique, sciences politiques

Médias et armement : Cocktail Molotov

 

Est-ce que les médias sont indépendants ? Ceux qui en doutent encore ont raison de le faire. Les médias sont de nos jours, la branche soft de l’industrie d’armement à travers le monde. Ils en sont l’expression. Noam Chomsky disait : « la propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature ». On ne peut être clair, venant d’un grand penseur américain de nationalité ; juif de confession, mais antisioniste par conviction.

Les firmes militaro-médiatiques adoptent un triptyque : Désinformer les gens, pour qu’ils pensent à la guerre, et achètent des armes. Leur slogan : la “Liberté d’expression”. Oui, mais. “Expressez-vous” (terme qui n’existe pas bien sûr) comme vous voulez mais faites-le à notre manière et surtout à notre profit.

Jugez par vous-mêmes de la collusion entre les deux industries :

- Le groupe Lagardère (1) ;
- Le groupe Dassault (constructeur d’avions militaires) : contrôle le Figaro, l’Express et Socpress ainsi que 70 autres médias ;
- Le groupe Rothschild contrôle le quotidien Libération ;
- Le groupe Bouygues (qui a acheté 24 % de la multinationale française ALSTOM qui s’active dans le nucléaire) contrôle la chaine TF1.

Aujourd’hui en France, 10 oligarques se partagent 90 % de l’audience des quotidiens, 55 % des télévisions et 40 % des radios. Ils règnent sur beaucoup de médias à travers deux précédés imparables : la fabrique de l’opinion et les sondages. L’expérience a démontré qu’au moins les deux premiers candidats des présidentielles (toutes les présidentielles) en France sont soutenus pas un ou plusieurs médias à la solde de ces groupes militaro-industriels.

En 2010, Emmanuel Macron était banquier chez les Rothschild ; depuis 2016 il est quasiment supporté par la presse Lagardère. Et quand Macron accuse Le Figaro, en août 2017, de "consanguinité" avec l'industrie de l'armement, il s’attaquait en fait à un autre groupe concurrent, celui de Lagardère.

La guerre déclenchée sous l’impulsion de ces médias est nommée « préventive » alors qu’elle est préemptive (guerre contre les intentions) ; les dégâts sont toujours appelés des « dégâts collatéraux » et non des bavures ; le résultat d’une telle intervention médiatique est catastrophique :

- 1,5 millions de morts en Irak depuis 1991,
- 4 millions de morts en Afghanistan depuis 2002,
- 160.000 morts en Lybie en 2012, où la guerre était soi-disant faite « pour protéger les civils. »

Dans son livre « Israël, parlons-en » (paru en 2013), Michel Collon analyse les rapports entre les grands patrons des médias français, avec l’aval de l’Etat français, et l’Etat d’Israël. Une collaboration qui porte notamment sur une industrie florissante et controversée, très profitable aux parties en causes : l’industrie des drones…

Le réalisateur israélien Yotam Feldman reconnait que tout est lié en Israël, que l’économie est basée sur l’industrie de l’armement qui fait vivre 150 000 foyers, rapporte 7 milliards de dollars par an, et est liée à tous les autres secteurs de la société israélienne, surtout celui de l’information.

Le cas américain est édifiant dans la mesure où Washington délocalise son activité, et la privatise ; y compris dans le secteur de l’armement. Mais la collusion entre médias américains et les industriels de l’armement semble ne pas faire la même aura qu’en Europe ; elle est remplacée par la problématique de la circulation et de la libre vente des armes à feu. Le débat actuel porte sur le port d’une arme à feu et non sa vente. Pour comprendre la nature de ce débat, disons qu’il est similaire à celui du port du voile en France et en Europe.

Les Etats-Unis d’Amérique, pays « démocratique » par excellence et très particulier, ne détiennent aucun fichier sur les personnes ; ils achètent leurs informations auprès d’organismes privés chargés de la collecte de ce genre d’informations. L’Etat n’est jamais responsable de ce type de problème. Et quand ils veulent arrêter une certaine catégorie de criminels, ils le font à Guantanamo (à Cuba), car les USA « ne tolèrent jamais » l’arrestation et la maltraitance des innocents sur son sol.

La NRA (National Rifle Association), puissant lobby d’armes en Amérique s’oppose depuis près de 16 ans à tout changement dans les lois américaines. Donald Trump, sa campagne électorale : « rien ne peut arrêter un méchant avec un revolver, qu’un gentil avec un révolver ». C'est le même slogan que la NRA.

Quant au Maroc, une récente étude réalisée par l’entreprise américaine Frost and Sullivan a estimé que le Royaume est considéré comme l’un des cinq pays (Colombie, Koweït, Malaisie, Singapour et Maroc) où l’industrie de défense émergera au cours de la prochaine décennie, afin de développer une base industrielle locale et de diminuer le recours à l'équipement étranger », a souligné l’étude américaine.

Dans ce sens, le Maroc mène des négociations avec les Etats-Unis, la France et l’Espagne pour mettre en place une industrie locale d’armement par la création d’entreprises mixtes, d’après EFE. (2)
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(1) Au niveau des médias, Lagardère, le plus gros monopole médiatique français, contrôle des télés (MCM, Canal Satellite, Mezzo…), des radios (Europe 1, RFM, Europe 2…), des quotidiens (France Dimanche, Journal du Dimanche, Ici Paris, La Provence, Nice-Matin…), des magazines (Paris Match, Marie-Claire, Entrevue, Parents, Télé 7 jours, Elle, Photo…), des maisons d’édition (Hachette, Hatier, Grasset, Fayard, Livre de Poche, Stock, Masque, Lattès, Harlequin, Calmann-Lévy…), des distributeurs (Relay, Press Shop, AMP, Payot, City Press, BDP, Curtiss, Naville…).
(2) Quotidien Libération (Maroc) du 1er mai 2018.

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